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Quels sont les enjeux de communication des OPCO ?

Organismes indispensables pour la formation et l’apprentissage en entreprise, les OPCO doivent faire face à de nouveaux enjeux de communication. Largement soutenue par les politiques mises en œuvre ces dernières années, la particularité de la cible génération Z et de ses usages et attentes face aux besoins des entreprises rendent le sujet complexe.

Tout savoir des OPCO

Qu’est-ce qu’un OPCO ?

OPCO est l’abréviation pour nommer un opérateur de compétence. Il s’agit d’un groupement de branches professionnelles. Ce regroupement professionnel s’effectue en fonction de critères définis : le métier, les compétences, les enjeux de formation, les enjeux de mobilité, de services de proximité et des besoins des entreprises.

Quelles sont les missions des OPCO ?

Les OPCO ont de nombreuses missions, ils doivent :

  • assurer le financement des contrats d’apprentissage et de formation
  • apporter un appui technique aux branches professionnelles pour prévoir les besoins d’emploi et de compétences
  • déterminer le niveau de prise en charge des contrats
  • déterminer les niveaux de certification (capacités et compétences)
  • établir une proximité via la communication pour faciliter l’accès aux salariés à l’information concernant les formations et pour définir les besoins en formation des entreprises pour faire face aux enjeux de demain
Des OPCA aux OPCO, qu’est-ce qui a changé ?

Avant les OPCO, il existait des OPCA, des organismes collecteurs agréés. Ce passage des OPCA aux OPCO s’est réalisé dans une logique de filière afin de créer des ensembles cohérents en termes de métiers, de compétences et d’enjeux liés à la formation. Ainsi, La Loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 a transformé les OPCA (organismes paritaires collecteurs agréés) en opérateurs paritaires de compétences (OPCO), recentrant leurs missions sur le développement de l’alternance, l’accompagnement des entreprises et le service aux branches professionnelles.

Néanmoins, les missions ont également changé. Depuis janvier 2021, les OPCO, n’ont pas à réaliser les collectes de fonds dédiés à la formation professionnelle, comme le faisaient auparavant les OPCA. C’est, en effet, l’URSSAF qui se charge de collecter la contribution unique à la formation professionnelle et à l’alternance. Les missions ont cependant évoluées, surtout, vis à vis des entreprises, puisque désormais, les OPCO peuvent assurer le financement des dispositifs d’alternance. Elles financent aussi le plan de développement de compétences et doivent également conseiller les entreprises pour les aider dans leurs besoins de compétences.

Quelles sont les OPCO ?

Il existe, en France, 329 branches professionnelles. Elles étaient auparavant regroupées dans 20 OPCA et sont aujourd’hui réunies autour de 11 OPCO.

  • AFDAS : culture, industries créatives, médias, communication
  • AKTO : entreprises à forte densité de main d’œuvre (restauration, portage salarial, enseignement privé, restauration rapide…)
  • Constructys : construction, bâtiments, matériaux de construction, travaux publics
  • OCAPIAT : agriculture, pêche, industrie agro-alimentaire
  • Atlas : assurance, banque, finance, numérique
  • OPCO Ep : artisanat, professions libérales
  • Opcommerce : vente, négoce, commerce de détails, commerce de gros, import export
  • OPCO Mobilités : automobile, transports, logistiques, services, ports, tourisme
  • OPCO Santé : médico social, hospitalisation
  • OPCO 2i : industries
  • Uniformation : cohésion sociale : centres socio-culturels, pôle emploi, aide à domicile, HLM, animation

 

Les enjeux des OPCO

Des objectifs sociaux

L’accès, le retour et le maintien à l’emploi, sont des prérogatives essentielles pour maintenir l’équilibre social d’un pays. Pour cela, il est indispensable que les connaissances et compétences des candidats à l’emploi soit en adéquation avec les besoins des entreprises. L’emploi permet ainsi une sécurisation des individus qui doivent pouvoir évoluer dans leur connaissance du métier afin que ces emplois soient durables. La formation apparaît ici comme un levier de transformation de l’emploi.

Des objectifs économiques

L’attractivité d’une entreprise, ses performances, son développement sont essentiels pour la croissance économique globale. Cette croissance ne peut se faire sans ressources humaines. Car, c’est précisément ces ressources humaines qui sont créatrices de Valeur Ajoutée.

Des enjeux de transitions écologique et digitale
  • la transition écologique

L’action des entreprises est fondamentale dans la transition écologique. Pour cette raison, la Loi Climat et Résilience promulguée le 21 août 2021 confie une nouvelle mission aux OPCO en les obligeant à « informer les entreprises sur les enjeux liés au développement durable et de les accompagner dans leurs projets d’adaptation à la transition écologique, notamment par l’analyse et la définition de leurs besoins en compétences. “

Pour se faire, les OPCO déploient de nouveaux services auprès des entreprises : études d’impacts environnementaux et campagnes de prévention et de sensibilisation. Il s’agit, ici, ni plus ni moins que d’actions de communication citoyenne.

Cette mission se limite donc aujourd’hui à de l’information, faute de moyens, et peine à impacter sensiblement les TPE-PME.

Or, la transition énergétique face à laquelle nous devons tous faire face nécessiterait de prendre à bras-le-corps le problème et d’investir en conséquence.

  • la transition digitale

La transition digitale a pris un coup d’accélérateur depuis la crise sanitaire. Les besoins des entreprises se ressentent dans ce domaine, quels que soient les secteurs d’activité.

Des résultats politiques

Largement soutenus par les gouvernements de cette dernière décennie, les chiffres sont élogieux. Si l’on réalise un focus sur l’apprentissage, nous pouvons observer que l’année 2021 a été particulièrement bonne notamment grâce à la campagne de promotion « un jeune = une solution »

  • 721 000 contrats d’apprentissage signés
  • ce nombre augmente sur l’ensemble du territoire français
  • le taux d’insertion au bout de six mois avoisine les 60 % selon les secteurs
  • 66 % des contrats concernent des entreprises entre 0 et 49 salariés
  • à l’issue de leur apprentissage, 6 jeunes sur 10 sont en emploi

Les OPCO face à la génération Z

La Génération Z représente 20 % des effectifs en entreprise. Cette cible particulière face au monde de l’entreprise nécessite d’adapter la communication, les modes d’apprentissage tout en maintenant les attentes des entreprises.

Une cible particulière
  • un niveau général en baisse

Il ne s’agit pas que d’une rumeur, mais bien d’un état de fait. La génération Z n’a pas un enthousiasme débordant vis à vis de l’apprentissage scolaire. Au-delà, de l’intérêt suscité, il y a les manques constatés. Une enquête Pirls dévoile qu’entre 1997 et 2007 le niveau de lecture a largement chuté avec une part des élèves les plus faibles passant de 10 % à 21 %. Sans parler également du niveau d’orthographe en baisse constante.

  • l’apprentissage face à cette génération

Certes, les méthodes d’apprentissage paraissent inadaptées face à cette génération née avec Internet. Mais cela va au-delà. C’est toute l’approche pédagogique traditionnelle qui est remise en question par cette génération. Pourquoi ? Car cette génération n’a pas été élevée comme les autres : éducation plus bienveillante, plus interpersonnelle. Mais pas seulement, cette génération a subie le confinement, les changements tout en voyant ses parents travailler d’arrache pieds et en se demandant pourquoi ? Leurs seules motivations sont d’avoir de l’argent et non plus de savoir, là où avant, il demeurait le prestige d’un métier, de l’image renvoyer, du don à la société.

L’enseignement doit donc s’adapter à ces prérogatives en proposant une approche plus interactive et plus immersive en intégrant d’autres outils comme la vidéo ou la réalité virtuelle ou augmentée.

  • la génération Z et son rapport à l’entreprise

Elodie Gentina, spécialiste de cette génération, (https://www.elodie-gentina.fr/) a réalisé une étude auprès de 10.000 jeunes de 15 à 23 ans. Dans son interview pour le magazine Forbes (https://www.forbes.fr/management/pour-comprendre-la-generation-z-il-faut-repartir-de-la-base-la-famille/) , elle confirme que cette génération se pose beaucoup de questions sur son utilité dans la société, et a un souci d’adaptation à la vie de l’entreprise : « Cela sert à quoi de travailler pour gagner sa vie. »

Bien que le rapport au digital des jeunes soit essentiel dans la transition technologique que doivent traverser les entreprises, la connaissance des étapes de croissances, du réalisme économique est souvent mise de côté et incomprise.

Les attentes des entreprises face à la génération Z

La génération Z remet en question la vision de l’autorité, dans la cellule familiale, où les rapports parents enfants se sont structurés d’une manière plus égalitaire et indéniablement dans les rapports avec les entreprises. L’autorité est ainsi remise en question et cela pose nécessairement des interrogations pour manager ces jeunes… C’est aussi une génération de l’instantanéité, et qui va donc vite s’ennuyer à un poste.

L’entreprise doit certes faire preuve d’autorité pour diffuser sa vision et développer sa stratégie, mais elle a également besoin de ces ressources et doit donc s’adapter pour les attirer et les fidéliser.

C’est sans doute la raison pour laquelle, faute de trouver bonheur à leurs pieds, de nombreuses entreprises ont pris les devants pour former eux-mêmes ces futurs talents et leur permettre d’évoluer dans le temps et de s’engager. On pense par exemple à Xavier Niels avec l’école 42 et la ferme école HECTAR. Ou encore du regroupement de dirigeants célèbres (Xavier Niels, Marc-Antoine Granjin, Marc Simoncini) pour créer l’EEMI.

D’autres sociétés connues ont pris les devants autrement, en proposant à des jeunes sans diplôme et sans formation de les former et de travailler sans CV, mais en étant motivé.

Des enjeux de communication

Face à deux cibles principales différentes, les dirigeants et les jeunes, face aux enjeux de transitions qu’ils soient économiques, sociaux, écologiques et technologiques, les OPCO doivent s’inscrire comme des médiateurs en utilisant les éléments de langages et arguments adéquats pour créer de l’engagement.

Le risque, si de telles stratégies ne sont pas déployées, est de perdre définitivement la confiance des entreprises et cela aura directement un impact sur le contrôle de l’enseignement en apprentissage par l’État. Or, l’implication de l’État est fondamentale et ne saurait se résoudre à ce que les entreprises privées délaissent ces voies d’apprentissage en en créant elles-mêmes. Aujourd’hui, les exemples de formations créées par les entreprises elles-mêmes se développent car elles sont une réponse certaine pour pallier un réel problème.

 


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